Spondylolisthésis Isthmiques

C’est le glissement en avant d’une vertèbre par rapport à celle du dessous suite à une fracture d’une région de la vertèbre, « l’isthme ».

Pathologie fréquente de la colonne vertébrale. C’est une conséquence directe de la position bipède.

En effet, cette position acquise depuis quelques millions d’années nécessite la constitution de courbures de la colonne vertébrale, la lordose lombaire et la cyphose thoracique, ces courbures s’équilibrent mutuellement et permettent la station debout la plus économique possible.

La région lombaire basse, en particulier au niveau de la 5ème lombaire, est soumise à des contraintes de cisaillement importantes se focalisant à une partie de la vertèbre qui s’appelle l’isthme et qui est la jonction entre l’articulaire supérieure et inférieure.

Ces contraintes de cisaillement peuvent aboutir au moment de la puberté, c’est-à-dire lors de la croissance rapide de la colonne vertébrale à des fractures de fatigue souvent indolores et affectant en général 3 à 5 % de la population. Un pourcentage plus important est retrouvé chez les gymnastes ou les danseurs.

Cette rupture de l’isthme s’appelle la lyse isthmique. En général elle ne consolide pas ou si elle consolide elle peut cicatriser en allongement et on parle à ce moment là de dysplasie isthmique.

Il s’agit donc d’une lésion qui n’existe pas à la naissance et qui n’est pas d’origine traumatique. Cette fracture est à concevoir comme une recherche de nouvel équilibre au niveau de la région lombaire pour maintenir la position la plus économique possible de la station debout.

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Si l’équilibre est atteint après la fracture isthmique les choses peuvent en rester là, si les contraintes de cisaillement continuent à s’exercer la vertèbre peut glisser en avant et il s’agit à ce moment-là d’un spondylolisthésis isthmique.

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Plusieurs grades (Mayerding) peuvent être décrits en fonction de l’importance du glissement. La grande majorité des glissements sont Mayerding I, c’est-à-dire inférieur à 25 %. Les glissements complets sont exceptionnels mais non dénués de complications neurologiques (spondyloptose).

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Quels sont les signes de cette pathologie ?

Il faut souligner que la très grande majorité de ces patients est asymptomatique et le reste tout au long de la vie. Il peut s’agir d’une découverte fortuite lors d’un examen radiologique effectué pour tout autre chose. La fracture ne consolide pas, ne fait pas mal, le glissement généralement est stable, la pratique sportive est tout à fait possible sans aucune contre-indication.

Dans ces cas-là, l’intervention chirurgicale n’est jamais proposée.

Chez le jeune adolescent les douleurs lombaires peuvent survenir à l’occasion de la rupture de l’isthme. Ceci peut être visible à la radio, au scanner, à l’IRM ou éventuellement par une scintigraphie osseuse. En cas de lombalgies très importantes on peut mettre en place un corset. Chez l’adolescent en croissance il peut être utile de faire un contrôle régulier radiologique jusqu’à la fin de la croissance vertébrale (Risser 5).

Chez l’adulte, les problèmes peuvent se manifester vers l’âge de 40-45 ans car le disque normalement prévu pour travailler en compression au niveau du glissement va désormais travailler en cisaillement et va s’altérer beaucoup plus vite que le standard de la population.

Dans ces conditions-là le glissement peut s’aggraver ce qui est rare mais c’est surtout l’affaissement discal qui va être source soit de lombalgies, soit d’irritation du nerf coincé dans le trou de conjugaison qui perd sa hauteur (sténose foraminale).

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Quels sont les traitements à envisager?

Chez l’enfant asymptomatique aucun traitement n’est à proposer si ce n’est une surveillance régulière quand le glissement est faible (Mayerding I, II).

Chez l’adulte asymptomatique où la découverte du spondylolisthésis est fortuite il n’y a rien à envisager, aucune limitation particulière des activités ne doit être proposée. Dans le cas de douleurs il faut d’abord envisager le traitement médical, kinésithérapique voire infiltratif ou mise en place d’un corset lombaire (lombostat).

En cas de douleurs importantes résistantes depuis plusieurs mois au traitement médical ou en cas d’aggravation du glissement, on peut envisager une solution chirurgicale type arthrodèse. En effet, les prothèses discales sont contre indiquées dans le cadre d’un spondylolisthésis. L’arthrodèse peut être réalisée suivant l’habitude de l’opérateur soit par voie antérieure, soit par voie postérieure, soit par voie combinée. Elle peut consister en la fixation en place (in situ) du glissement, soit comprendre une réduction complète de celui-ci, la stratégie opératoire dépendant de l’étude des paramètres lombo-pelviens.

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